Disclaimer: Si vous êtes anglaise, blonde, riche et si vous vous appelez JK Rowling, veuillez me pardonner pour vous avoir emprunté vos personnages et de les avoir massacré avec ma plume indélicate. Je tenterai de les remettre en état après cette ébauche de texte...

Avertissement: Si vous êtes particulièrement crétin, mou du cerveau, petit d'esprit, si vous n'avez pas vu les signes PG-12, Slash et UA avant de venir ici, si vous ne supportez pas l'idée que deux hommes puissent faire autre chose ensemble qu'une partie de foot et si vous êtes homophobes, veuillez contacter d'urgence le poste de police le plus proche en appuyant sur la crois rouge au coin supérieur droit de votre écran.

Note de la gribouilleuse: Bonjour à tous!

J'ai vraiment lutté pour publier ce chapitre. Peut-être est-ce le fait de me dire que les gens finissent par oublier cette histoire, ou celui de n'avoir plus de relectrice pour me botter les fesses à écrire, mais ce fut dur de m'y mettre, à ce chap. J'en suis pas totalement satisfaite. Il aurait pu être plus développé et mieux mené, mais cela vous aurait fait encore quelques mois d'attente...

Je vais tenter de prendre le taureau par les cornes, et vais faire un petit appel à l'aide. Je cherche une nouvelle relectrice pour cette histoire, qui serait assez souvent sur msn, qui pourrait écouter mes lamentations, me foutre des baffes objectives quand j'écris des daubes, quand je fais des fautes et me botter les fesses pour écrire. Est-ce que quelqu'un serait un ange assez pour se porter volontaire?

Je vous souhaite une bonne lecture. j'espère juste que vous n'avez pas oublié le début de l'histoire, mais après tout, ça me sera bon!

Enjoy!

Merci à LumiNuitey, Tibre, Elenawen, artemis et 0o-Gizmo-o0 pour leurs reviews.

• Chapitre 10 •

Drago Malefoy avait depuis toujours eu une certaine facilité à cerner les gens. Il lui suffisait le plus souvent d'un coup d'œil aiguisé pour classifier les personnes auxquelles il avait à faire et cela lui convenait parfaitement ainsi. Il ne se trompait jamais de jugement et ne revisitait jamais ses idées préconçues, faute de temps et d'envie.

Autrefois, la seule personne qui faisait exception à cette règle était son père. Depuis sa naissance, il avait essayé de comprendre celui qu'il avait appris à admirer, sans jamais y parvenir. Froid, distant et buté, l'homme était plus infranchissable qu'une barrière de glace. Drago avait bien tenté quelques approches, mais cela ne s'était soldé que par des regards dédaigneux ou parfois quelques baffes bien senties.

Au fil des temps, le jeune médicomage avait réussi à accepter cet état de fait. Mais une affaire regrettable vint noircir le tableau. A défaut d'enfin saisir la vraie nature de ce père qu'il avait fini par haïr, Drago avait fui son pays et les problèmes en même temps, allant se réfugier en Australie, là où enfin il pensait avoir la paix.

Mais le passé finit toujours par rattraper les fuyards... et Drago fut le premier à le constater.

Ce jour-là, il s'était réveillé avec une cruche à café encore chaud pour seul témoignage de la nuit que Harry Potter avait passée dans son appartement. Il grimaça quelque chose ressemblant à un sourire satisfait, l'idée de n'avoir pas formuler une incantation pour boire le liquide sacré compensant largement l'énervement de savoir que le père avait encore squatté.

Son hibou Grand-duc était alors venu troubler son petit-déjeuner d'un hululement strident. Drago s'empressa de le faire taire le piaf en détachant la lettre qui était accrochée à sa patte. Le papier était froissé et légèrement humide, comme s'il avait été la victime d'un long trajet mouvementé. L'odeur d'iode et le timbre anglais qui étaient associés à la missive le firent déglutir difficilement.

-Que nous apportes-tu encore là, Egée? fit-il avec appréhension, tandis que le hibou, trop occupé à épouiller son plumage foncé, ne faisait pas attention aux paroles de son maître.

Le café eut un goût aigre ce matin-là, alors que Drago lisait avec appréhension les lignes qui lui étaient adressées. Son regard se fit dur, sa mâchoire, crispée. D'un geste rageur, il chiffonna le parchemin au creux de son point et n'acheva pas sa tasse avant de partir travailler, d'une humeur plus massacrante que jamais.

-Mr Malefoy, vous êtes ici entendu devant la Cour Suprême du Magenmagot, dans l'affaire concernant Lucius Adès Malefoy. Acceptez-vous d'être entendu sous Veritaserum? demanda une vieille dame au visage plissé. Dans le cas contraire, votre témoignage ne pourra être retenu fiable par la Cour ici présente.

Drago avala difficilement sa salive, jeta un coup d'œil qu'il espérait haineux à son père dans le box des accusés et acquiesça d'un signe de la tête. Il but d'une traite la potion qu'on lui tendait, réprimant une grimace suite au mauvais goût de celle-ci.

-Mr Malefoy, quelle relation entretenez-vous avec l'accusé ici présent?

-C'est mon père, répondit Drago malgré lui.

-Avez-vous eu des contacts avec l'accusé récemment?

Drago réfléchit un instant, et comprit alors beaucoup de chose. Agacé et mal à l'aise, il finit par répondre froidement:

-Il est passé à mon appartement il y a de cela un mois, mais est tombé sur mon... mon colocataire. J'ignorais à l'époque les raisons de sa venue, mais maintenant je comprends qu'il voulait seulement s'entretenir avec moi sur ce que je pourrais bien dévoiler lors de ce procès.

-Etiez-vous proche de lui?

-En quoi cela concerne-t-il cette affaire?

-Répondez s'il vous plaît, Mr Malefoy!

-Nous n'avons jamais été proche, loin de là. Père n'a jamais aimé que son travail, oubliant qu'il avait un enfant à la maison.

-En ce qui concerne son travail, justement. Vous en parlait-il souvent?

-Comme je vous l'ai dit, nous ne parlions jamais beaucoup lui et moi. De son métier encore moins.

-Vous n'avez donc jamais été au courant de ses états de faits, même lorsque vous étiez interne dans le service qu'il dirigeait à l'époque?

-Encore moins à cette époque. Je me contentais de remplir la paperasse, c'est tout, répondit docilement Drago dont le cerveau était anesthésié par la potion.

-Ne venez pas me dire qu'en trois ans de stage dans le service pédiatrique de Sainte Mangouste, vous n'avez jamais été mis au courant des recherches qu'il faisait sur la maladie des enfants de la neige!

-Evidemment, j'étais au courant! Comme tout le monde dans ce service! Tous les employés participaient aux recherches!

-Vous avouez donc avoir quelque chose à voir avec cette affaire?

-Nous nous contentions d'analyser des échantillons de sang. Nous ne faisions rien de mal.

La vieille dame qui interrogeait Drago s'arrêta un instant, semblant chercher ses mots. Elle jeta un coup d'œil à son calepin rempli des questions à poser, puis passa la parole à l'un de ses collègues. Assis sur une chaise en bois massif en face du Magenmagot, Drago pouvait sentir le regard brûlant de son père sur son visage, regard qu'il s'efforçait pourtant d'éviter depuis le début de l'interrogatoire.

C'est un homme assez jeune qui reprit le cours des questions. Les cheveux clairs aux boucles serrées et des petits yeux perçants cachés derrière des lunettes à verres épais, il correspondait au stéréotype parfait du jeune politicien adepte de l'excès de zèle. Après avoir mis ses culs de bouteilles carrés sur son nez, l'homme demanda d'une voix calme à Drago:

-Mr Malefoy, que pouvez-vous me dire des propriétés de l'essence de Murlap?

Drago s'étonna de la question fort basique, que même un élève de Poudlard aurait été à même de répondre. Il s'exécuta tout de même malgré lui, le Veritaserum forçant grandement sa mâchoire à s'articuler.

-Elle a des propriétés calmantes et curatives. On l'utilise pour les anesthésies, ou comme calmant puissant.

-Qu'arrive-t-il lorsqu'elle est administrée à très haute dose?

-Le patient tombe dans un coma superficiel, et peut aller jusqu'à en mourir.

-L'essence de Murlap est-elle administrée aux patients atteints de la maladie de la neige?

-Dans les phases finales de la maladie, oui. Les douleurs provoquées par les mutations magiques sont insoutenables pour les patients, ils doivent être soulagés.

-La victime a donc bénéficié des propriétés de l'essence, n'est-ce pas? s'enquit le jeune homme que Drago soupçonnait de déjà connaître la réponse.

-Elle allait plonger prochainement dans le coma. Sa maladie avait pris un tournant inattendu; elle crachait du sang et... Alors en effet, il fallait calmer sa douleur, avoua-t-il, se sentant de plus en plus inconfortable.

-Que se serait-il passé si la victime n'avait pas absorbé une dose mortelle d'essence de Murlap?

-Elle serait tombée dans le coma, et si les parents avaient autorisé le débranchement, elle serait décédée.

-Vous avouez donc que la mort de la victime a été anticipée. Votre père ici présent pourrait-il avoir injecté délibérément la dose fatale?

-Mon père ne peut pas avoir tué Liberty! s'emporta Drago dont le souvenir de l'enfant hantait toujours l'esprit. Pourquoi l'aurait-il fait? Il n'avait aucune raison de le faire!

-Vous le savez mieux que nous, Mr Malefoy. Voir mourir des enfants à longueur de journée est difficile à vivre. Votre père peut certainement avoir voulu abréger les souffrances de l'enfant!

-Mon père n'a aucun cœur. Qu'une fillette souffre est le moindre de ses soucis! Je me demande parfois si voir tant de douleur ne le fait pas bander la nuit! hurla Drago, créant des vives réactions dans l'assistance.

-Veuillez gardez un langage correct, Mr Malefoy! Alors voyez-vous une autre raison qui aurait pu le pousser à cela? demanda l'homme en plissant les yeux.

Drago voulut répondre par la négative. Mais l'influence de la potion fut plus forte que son esprit et il s'étonna alors à dire:

-La mère de Liberty refusait que l'on débranche sa fille si elle venait à tomber dans le coma. Mon père pourrait avoir anticipé la mort pour pouvoir pratiquer l'autopsie sur l'enfant, et trouver enfin l'explication de la maladie.

Des chuchotements se firent entendre dans la salle, tandis que le poids du regard de son père se faisait encore plus sentir sur le corps de Drago. Il avait perdu toute sa superbe et son air droit au moment même où la mort de Liberty avait été évoquée. Les souvenirs étaient cuisants dans son esprit.

Les anges ne meurent jamais, Libby...

Drago n'eut pas le loisir d'y repenser plus longtemps. Il fut bien vit sorti de sa torpeur par la vieille dame du départ réclamant le silence pour que le questionnaire puisse reprendre son cours. Drago s'agita sur sa chaise et attendit la suite.

-Mr Malefoy, je ne poserai plus qu'une seule question. Pensez-vous maintenant que votre père a bel et bien mis volontairement fin aux jours de la jeune Liberty Parker?

Drago maudit intérieurement l'inventeur du Veritaserum.

Drago avait donc grandi avec pour seule certitude, celle de savoir son père incompréhensible. Mais depuis plusieurs mois, Harry Potter était venu chambouler ses idées acquises, ajoutant à son tour son lot de bizarreries dans l'esprit du jeune médicomage. Si Drago ne pouvait comprendre son père, il en était exactement de même avec Harry Potter.

Drago avait tout essayé pour faire partir l'envahisseur. Il avait laissé son appartement dans l'état le plus sale qu'il pouvait, en espérant que le père de Côme soit chassé par l'odeur. Celui-ci n'avait alors pas trouvé meilleure idée que de ranger le bazar de Drago, allant même jusqu'à embellir la décoration. Drago était alors passé en mode désagréable et irascible, mais le squatteur n'avait fait que redemander de leurs affrontements continuels.

Depuis plusieurs mois maintenant, il avait fini par laisser tomber. Il ne croisait l'homme que durant ses rares moments de libre et celui-ci restait silencieux au possible. Drago avait à présent une ménagère à domicile, sans débourser un sou.

Ce qui l'embêtait plus, par contre, c'était les brusques changements d'humeur du jeune père. En effet, l'état de Côme ne s'était pas amélioré après trois mois de coma, et le mental de Harry Potter s'en faisait sentir. D'habitude soucieux et fermé, il lui arrivait par contre de revirer totalement de situation et se montrer ouvert d'esprit, voire bavard en face de Drago.

Ce dernier était à chaque fois perturbé, mais appréciait le plus souvent de pouvoir parler un peu avec son invité, d'autant plus que leurs sujets de conversation étaient le plus souvent élevés, voire distrayants. Discuter de politique ou de magie ancienne était le bienvenu après que Drago ait subi toute la journée durant les commérages des infirmières et Harry les silences de son fils.

Drago avait fini par accepter cette routine et s'accommodait de plus en plus du caractère lunatique et changeant de Harry Potter. Il avait d'ailleurs laissé tomber l'idée de le virer de chez lui, ayant passablement perdu l'habitude de faire le ménage par lui-même et peu désireux d'avoir à la retrouver de si tôt.

Aujourd'hui, après son désagréable témoignage auprès du Magenmagot en Angleterre, Drago avait été presque heureux de ne pas trouver son appartement vide. Il y avait découvert un Harry Potter en piteux état, avachi lamentablement dans son canapé. Le blond avait eu un sourire sadique, son moral apaisé par le fait de savoir qu'il n'avait pas été le seul à avoir eu une journée difficile. Drago s'était donc assis à côté du squatteur et avait attendu qu'il entame la conversation.

-Côme est tombé plus profondément dans le coma aujourd'hui, finit par lâcher Harry Potter sur un ton lourd.

-Père va finir ses jours en prison, répondit Drago d'une même voix.

Il y eut un instant de battement durant lequel aucun d'eux ne prit la peine de continuer. Puis, voyant la situation pitoyable dans laquelle ils étaient tous les deux, ils éclatèrent de rire. Il s'agissait là plus d'une crise de nerf que d'esclaffements véritables, mais leurs hoquets eurent le don d'alléger un peu l'ambiance de la salle.

-On fait une belle brochette de dépressifs, conclut Harry Potter entre deux rires.

Pour la première fois depuis longtemps, Drago eut un sourire franc. Et même s'il se serait tué à l'avouer, il n'était plus sûr de détester avoir quelqu'un pour partager sa minable vie...

Dès l'instant où il avait appris la nouvelle, Drago avait su ce qu'il lui restait à faire: tout quitter. Il savait que faire face à la mort de sa patiente serait difficile. Mais il ne se doutait des conditions dans laquelle celle-ci se produirait.

Le visage pâle et fermé de l'enfant hantait son esprit, si bien que pris d'un haut le cœur soudain, Drago délaissa les valises qu'il était en train de remplir pour se précipiter vers les toilettes et remettre son déjeuner. Il n'entendit pas la porte d'entrée s'ouvrir, pas plus que des pas s'approcher. Un toussotement appuyé derrière lui attira son attention, alors qu'il se rinçait la bouche sous un filet d'eau.

-Père? fit le jeune médicomage, surpris.

-Bonjour Drago. Je vois que tu nous quittes. Avant que tu ne fuies comme un lâche, je voulais te parler de la mort de Libby.

-J'ai entendu les bruits qui courent, Père. Je sais ce que vous avez fait. Vous n'aviez pas le droit de décider de sa mort! Avez-vous songé au coup que cela va porter à notre famille?

-Ecoute-moi, Drago. Je n'ai pas tué cet enfant, tu m'entends? Je n'y suis pour rien! Me fais-tu confiance, mon fils? demanda Lucius Malefoy sur un ton doucereux, tandis que Drago, se sentant manipulé, avait un rire amer.

S'il lui faisait confiance? Telle était la question.

→ TBC...