Merci à Theoryofchaaos, Elenawen et oO-Lunapix-Oo pour leurs reviews

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• Chapitre 4 •

Drago Malefoy adorait les enfants autant qu'il les détestait. Et en cet instant, les cris stridents de Aylee-Rose ne l'aidaient pas à porter celle-ci dans son cœur. Drago essaya de relativiser la chose. En effet, les parents avaient tout de même été mis à la porte pendant la ponction lombaire de leur enfant, évitant ainsi un certain nombre de plaintes et lamentations supplémentaires.

La situation pourrait être pire, se disait Drago en désinfectant la peau laiteuse de la petite fille... Mais c'était sans compter sur l'intervention des internes qui eux, n'avaient été congédiés par le médicomage et qui étaient bien décidés à pauser toutes les questions qui leur passaient par la tête.

-Mr Malefoy, vous êtes sûrs que la patiente ne souffre pas? s'enquit alors Jazz Bowen, l'interne de première année qui remplissait son calepin de notes éparses.

-Bien sûr que si, elle souffre, répondit calmement Drago.

Drago abhorrait être interrompu durant les interventions, quoique bénignes et courantes. En cet instant, il devait enfoncer une longue et large aiguille dans le dos d'un nourrisson braillant à pleins poumons et avait autre chose à faire que de répondre à des questions stupides. S'il déviait de trajectoire avec la seringue, la petite pouvait être paralysée.

-Vous n'avez pas un sort ou une potion pour calmer cette petite? se buta le beau jeune homme.

-Vous n'avez pas envie de vous taire pour que je puisse écourter le martyr de cette môme?

Si Drago n'avait pas eu la motricité d'une fillette de un an entre les mains, il aurait crispé celles-ci. A la place, il serra les mâchoires pour reprendre son calme. Jazz remarqua derechef que l'homme n'était pas à prendre avec des pincettes. Sur ce coup, même la beauté légendaire de l'interne ne sauverait pas son cas. Et pourtant, Merlin savait ce qu'un sourire séducteur pouvait aider pour mettre les profs dans la poche. Jazz se tut donc aussitôt, ayant compris le message. A l'avenir, il ne poserait plus de questions stupides.

-Les potions contaminent le sang et faussent les résultats, Drago consentit-il à répondre. Quant aux sorts, ils réagiraient avec ceux de régulation magique qu'on lui a déjà fait subir, lui provoquant des douleurs bien plus atroces.... et mortelles.

Drago regarda la petite fiole se remplir d'un liquide limpide, tandis que l'enfant n'en pouvait plus de se plaindre. Des larmes acides de douleur avaient rougi ses yeux clairs et mouillé ses fins cheveux blancs. De son dos, un tuyau sortait, déversant goutte à goutte le liquide tant convoité.

-Cette ponction est obligatoire chaque mois, indiqua Drago une fois que la fiole fut remplie. Nous devons savoir si la maladie n'a pas encore atteint les cellules souches de sa moelle. Dans ce cas, ç'en serait fini pour elle...

Drago reboucha la petite bouteille transparente et retira la ponction du dos du nourrisson. Il appliqua un léger sort de cicatrisation sur le dos de l'enfant qu'il recouvrit d'une petite grenouillère verte. Aylee-Rose, à bout de force, ravala quelques sanglots et gigota dans son berceau tandis que ses yeux se crispaient en un spasme douloureux.

-Bien, la leçon est terminée. Passons au patient suivant!

Les internes bouclèrent leurs observations et sortirent un à un de la chambre d'enfant sans un dernier regard pour celle-ci. Drago les laissa passer devant lui, remballa ses affaires et fit disparaître les compresses et autres ustensiles d'un rapide coup de baguette. Une fois qu'il fut seul dans la salle et sûr que personne ne le voyait, il poussa un soupire de fatigue et s'approcha de l'enfant.

Sans un seul autre geste de tendresse, il pausa une main apaisante sur le ventre de la petite patiente, remonta la couverture sur ses frêles épaules et sortir à son tour.

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-Plus vite, Harry! psalmodia Olivier Dubois en direction du ciel. Si tu ne te bouges pas un peu sur ton manche, jamais on ne passera les quarts de finale! Même contre des vétérans, tu ne tiendrais pas la vitesse! Et qu'est-ce que c'est que cette position? On dirait un troll polaire s'étant enfoncé une branche dans le...

-Je fais de mon mieux, coach! Mais il y a un vent pas possible et...

-Arrête de te trouver des excuses, Potter! Aujourd'hui, tu joues comme une banse! Si tu ne voles pas un peu mieux, je te fous sur le banc le match prochain! C'est pas parce que t'as pulvérisé l'équipe d'Equateur la semaine dernière et que tu es le chouchou de ces spectatrices que t'es à l'abris d'une exclusion!

-Je sais, Oliv...

-Joue au lieu de parler!

-Mais Olivier, ça fait des heures que je fais des chronos! Mes mains sont gelées et je dois bientôt aller.... Et merde! Je suis déjà en retard d'une demi-heure à l'hôpital, s'exclama Harry en descendant en piquée.

Harry Potter atterrit sur le sol en un temps record et se précipita vers les vestiaires. Son coach, le chrono en main, ouvrit la bouche de stupéfaction en voyant le temps qu'il avait mis pour se poser sur le sol. Harry ne le vit jamais lever haut le poing en signe de victoire.

-Deux secondes sept! Deux secondes sept! Tu vois que quand tu veux tu y arrive, Harry! On va laminer les malgaches!

Les collègues de Harry aussi avaient assisté à la performance. Le jeune homme était effectivement tellement en retard qu'il avait empiété sur leur entraînement. Mais chaque joueur australien un minimum doté de conscience savait pertinemment qu'il ne fallait pas brusquer un entraîneur hurlant sur un des leurs.

Les joueurs se remirent donc de la démonstration de vitesse qu'ils venaient de voir et commencèrent à faire des tours de terrains. Aujourd'hui, Dubois ne les laisserait pas partir avant qu'ils ne puissent avoisiner le record de Harry, ils le savaient. Et ils maudirent l'un comme l'autre le jeune père, qui fuyait à présent en direction du centre-ville, d'être aussi talentueux.

Lorsque Harry arriva dans le service de cancérologie pédiatrique ce jour-là, il sentit bien que les regards que l'on posait sur lui avaient changé. Mû par une soudaine mauvaise impression, il accéléra le pas et se précipita au chevet de son fils.

Dans la chambre de Côme, le médicomage Malefoy était déjà là. Le petit garçon, contrairement à ce que Harry s'était attendu, ne l'attendait pas de pied ferme. Bien au contraire, il dormait suite à une absorption de potion calmante et lesdits pieds étaient en ce moment le centre de l'attention de l'homme blond en blouse blanche.

-Mr Malefoy? Pourquoi Côme a-t-il son examen maintenant? N'était-il pas prévu pour cet après-midi? s'inquiéta Harry d'une voix anxieuse.

-Oh, Mr Potter. Je devais justement m'entretenir avec vous, répondit l'homme d'une voix grave.

-Qu'y a-t-il?

-Passons plutôt dans mon bureau, nous y serons plus à l'aise... proposa Drago poliment.

-Allez droit au but, Mr Malefoy, insista Harry en craignant le pire.

-Vous devriez vous asseoir.

-Que ne comprenez-vous pas dans le mot "droit au but"?

-Bien. Côme s'est réveillé en vous demandant. Lorsqu'il ne vous a pas vu à son chevet, il a tenté de sortir du lit et voir dans le couloir si vous y étiez. En se posant sur le sol, ses jambes n'ont pas répondu et il est tombé sur le sol. Il semblerait que la maladie ait atteint les nerfs moteurs de ses membres inférieurs.

Harry mit quelques secondes avant d'assimiler l'information. Son visage ne trahit aucun sentiment. Il se contenta de porter sa main à sa bouche et de s'asseoir calmement sur le fauteuil le plus proche. Drago, mal à l'aise, inclina la tête et laissa quelques secondes au père avant de reprendre.

-Nous ne sommes pas en mesure de lui rendre sa mobilité, malheureusement. Un psychologue passera le voir pour lui expliquer la situation si vous ne vous sentez pas capable de le faire...

-Je suis encore en mesure de parler à mon fils! s'emporta Harry tandis que son visage arborait une teinte livide lui étant peu commune.

-Je n'en doute pas une seule seconde. Mais il va falloir être fort... Pour lui.

-C'est le début de la fin, n'est-ce pas? Je veux dire... S'il commence à être paralysé... Il va... murmura Harry sans vouloir savoir la réponse.

-Je suis désolé, Mr Potter.

Harry porta sa main à son visage et n'ajouta pas un mot. Un sanglot déchirant brisa le silence pesant de la chambre blanche. Drago Malefoy, quoique peu habitué à soutenir les parents, s'approcha de l'homme et déposa un main compatissante sur son épaule.

Lorsqu'il sortit la salle, une larme de colère dévalait son visage fin.

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Drago Malefoy était un perfectionniste, notamment en ce qui concernait les dossiers de ses patients. Tous étaient triés selon un ordre bien à lui, avec des étiquettes de couleur et des casiers particuliers. Chaque traitement, chaque nouvel élément ou examen figurait dans les archives.

Et pourtant, plongé dans l'un de ces dossiers si soigneusement organisé, il était complètement perdu. Il avait réussi à obtenir les dossiers de deux enfants tous deux atteints de la même maladie que Côme et Aylee-Rose. Il avait donc entreprit de les comparer pour enfin trouver une explication logique à ce mal, en vain.

-Vous m'avez l'air bien soucieux, Drago, remarqua Hermione Granger en entrant dans le bureau du médicomage. Vos internes vous en feraient-ils voir de toutes les couleurs? Pourtant le jeune Bowen n'est pas des plus désagréables compagnies...

-Il est beau comme un Apollon, certes. Mais qu'est-ce qu'il est con! s'exclama Drago sans lever les yeux du dossier et déclanchant ainsi un éclat de rire de la jeune femme.

-Quelle vulgarité!

-Vous me dérangez, c'est tout, fit Drago sur un ton froid.

-Peut-être pourrais-je vous aider sur le dossier qui vous pose tant problème? Deux avis valent mieux qu'un, non?

-Si vous le dites... J'ai là quatre dossiers d'enfants de la neige que j'ai obtenu, non sans mal, je vous l'assure. Les premiers sont à Côme et Aylee-Rose, bien entendu. Le troisième est à un jeune garçon japonais décédé l'année dernière de la même maladie.

-Le quatrième?

-Une ancienne patiente à moi. Décédée depuis peu, fit évasivement le médicomage en détournant du regard.

-Qu'est-ce qui vous pause problème dans ces dossiers? s'enquit la femme sans comprendre le soudain renfermement de son collègue.

-Cela ne colle pas. Tous quatre ont le même physique incolore. Côme a bien le même cheminement que le Kyuro, le petit japonais. Dégradation des organes internes, puis des nerfs moteurs. Aylee-Rose, pour le moment semble convenir également, même si les symptômes sont trop rares que pour être pleinement exploités...

-Votre ancienne patiente?

-C'est là que le bât blesse. Ses organes internes correspondent, mais pas les nerfs moteurs. Elle a fini par saigner du nez, des muqueuses. Elle crachait du sang. Mais ces pertes sanguines ne venaient pas de l'estomac.... mais de l'œsophage. De plus, elle n'a jamais été paralysée... C'est comme si...

-Comme si elle avait certains symptômes, mais pas la même maladie...

-C'est exactement ce que je pensais. Mais je crains plus que tout n'avoir pas soigné correctement cette fillette.

-Vous êtes un bon médicomage, Drago! le rassura Hermione Granger. Rien ne pouvait vous laisser présager qu'elle n'avait pas la maladie des lèvres bleuies! Peut-être aviez-vous même le bon diagnostique, mais qu'elle a été contaminée par une variante de la maladie...

-Peut-être avez-vous raison...

-Il est tard, je vais devoir vous laisser, Drago.

-Il y a autre chose qui ne colle pas, intervint ledit Drago tandis que la femme ouvrait la porte de son bureau. La fillette était née normale. Sa maladie s'est déclarée lors de ses quatre ans. La maladie des enfants de l'espoir est pourtant une maladie de naissance!

-Cessez de vous faire du mourront! Rien de ce que vous pourrez vous reprocher ne pourra vous ramener cette petite! conclut Hermione avant d'être happée par le défilé du personnel dans le couloir.

- Cette petite, elle avait un nom... Liberty...Elle s'appelait Liberty.... murmura-t-il alors qu'il n'y avait plus personne pour l'entendre.

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L'homme avait eu une mauvaise journée... Une très mauvaise... Tant qu'il n'était même pas sûr de pouvoir appeler cela une journée...

-Bonjour Drago! Comment s'est passée ta journée? s'enthousiasma une amie alors qu'il venait à peine d'entrouvrir la porte de son appartement.

-Lentement. De trop...

-Je vois, encore une fois, tu ne seras pas bavard ce soir?

-Pas aujourd'hui, Pansy, répondit lascivement Drago en s'effondrant sur leur canapé.

-C'est dommage! Parce que, figure-toi, cher colloc' que j'ai à te parler...

-Tu ne fais que cela depuis que je suis rentré! se plaignit le médicomage en débouchant une bouteille de liquide ambré posée sur la table à côté du fauteuil avant de s'en servir une bonne rasade.

-Je suis sérieuse. J'ai rencontré quelqu'un! Je pars en Australie pour vivre avec Blaise!

Drago ne feignit même pas être ravi par cette nouvelle. Une fois de plus, il se retrouvait seul avec sa bouteille. Il avala donc d'une traite son verre avant de s'en servir un autre... Puis un autre bien rempli... De trop...

Seul avec sa bouteille.

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→ TBC...