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au 31 Mai 21 :
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Celui qui a survécu à la solitude
Par marine_p20
Harry Potter  -  Romance/Fantaisie  -  fr
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    Chapitre 16     Les chapitres     4 Reviews     Illustration    
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Attaque d'hippogriffe

Chapitre 16

Attaque d'hippogriffe

 
Le ciel avait pris une couleur gris clair et l'herbe était souple et humide sous leurs pas tandis qu'ils se rendaient à leur premier cours de Soins aux créatures magiques. Marchant en direction de la cabane du garde-chasse, Drago distingua les silhouettes de Potter, Weasley et Granger derrière eux, et reprit ses blagues d'évanouissement. Crabbe et Goyle pouffèrent de rire de manière bien ostensible, à la grande satisfaction de Drago.

Debout devant la porte de sa cabane, Hagrid, vêtu de son grand manteau, Crockdur, son molosse, à ses pieds, attendait les élèves.
-Venez, venez, dépêchez-vous ! lança-t-il. Vous allez avoir une bonne surprise ! Vous n'allez pas vous ennuyer, croyez-moi ! Tout le monde est là ? Très bien, suivez-moi !
Pendant un instant,
Drago craignit que Hagrid les emmène dans la forêt interdite. Il y avait fait suffisamment d'expériences désagréables en première année pour ne pas avoir envie d'y remettre les pieds. Mais Hagrid resta en bordure des arbres et, cinq minutes plus tard, ils se retrouvèrent devant une espèce d'enclos vide.
-Rassemblez-vous le long de la barrière ! cria Hagrid. Voilà, comme ça... Il faut que tout le monde puisse bien voir. Alors, première chose, vous allez ouvrir vos livres...
-Comment on fait ? demanda
Drago de sa voix glaciale et traînante. Il avait pratiqué cette voix seul dans sa chambre cet été afin de la rendre la plus désagréable possible, s'en servant à chaque fois qu'il avait besoin d'exprimer son mécontentement. C'était pour dire à quel point ses vacances avaient été passionnantes...
-Quoi ? dit Hagrid.
-Comment on fait pour ouvrir nos livres, répéta
Drago.
Il sortit son exemplaire du Monstrueux Livre des Monstres qu'il avait ficelé avec un morceau de corde.
Il avait cru qu'il s'agissait d'une mauvaise plaisanterie quand le vendeur de Fleury et Bott, au bord de la crise de nerfs, avait sorti cette monstruosité d'une grande cage en métal. D'autres élèves sortirent également les leurs. Certains, comme Potter, les avaient attachés avec une ceinture, d'autres les avaient serrés dans des sacs étroits ou les avaient fermés avec d'énormes pinces.
-Personne n'a... n'a réussi à ouvrir son livre ? demanda Hagrid, stupéfait.
Les élèves firent « non » de la tête.
-Il faut simplement les caresser, dit Hagrid, comme si c'était la chose la plus évidente du monde. Regardez...
Il prit l'exemplaire de
Granger et arracha le papier collant qui le maintenait fermé. Le livre essaya de mordre, mais Hagrid passa son énorme doigt sur le dos de l'ouvrage qui fut secoué d'un frisson et s'ouvrit paisiblement dans sa main.
-Oh, sommes-nous bêtes,
se moqua Drago d'un ton goguenard. Il suffisait de les caresser ! On aurait dû le deviner tout de suite !
-Je... je les trouvais plutôt drôles, dit Hagrid d'une voix mal assurée.
-Oh, extraordinairement drôles ! répliqua
Drago. Quelle merveilleuse idée de nous faire acheter des livres qui essayent de nous dévorer la main !
-Silence, Malefoy, dit
Potter à voix basse.
-Bien, alors... reprit Hagrid qui semblait avoir perdu le fil. Donc, vous... vous avez vos livres et... et maintenant, il ne vous manque plus que des créatures magiques. Je vais aller vous en chercher. Attendez-moi...
Il s'éloigna et disparut dans la forêt.
Si ce moquer du garde-chasse agaçait autant Potter, Drago ne comptait pas creuser à côté de ce nouveau filon de potentielles disputes !
-Vraiment, cette école est tombée bien bas, continua-t-il d'une voix forte. Voilà que ce bon à rien est devenu professeur ! Mon père va avoir une attaque quand je lui raconterai ça...
-Silence, Malefoy, répéta
Potter. Quelle répartie ! C'était bien trop facile de lui faire perdre ses moyens.
-Attention, Potter, il y a un Détraqueur derrière toi...
-Ooooooooooooh ! s'exclama soudain
une Gryffondor d'une voix suraiguë en pointant le doigt vers l'extrémité de l'enclos.
Une douzaine de créatures bizarres trottinaient dans leur direction. Elles avaient le corps, les pattes arrière et la queue d'un cheval mais leurs pattes avant, leurs ailes et leur tête semblaient provenir d'aigles monstrueux dotés de longs becs d'une couleur gris acier, et de grands yeux orange. Leurs pattes avant étaient pourvues de serres redoutables d'une quinzaine de centimètres de long. Les créatures portaient autour du cou d'épais colliers de cuir attachés à de longues chaînes dont Hagrid tenait les extrémités dans sa main immense.
Drago était perplexe. Il avait beaucoup lu au sujet des hippogriffes, et ceux-ci pouvaient s'avérer très dangereux, or ce balourd avait choisi de faire porter son premier cours en tant qu'enseignant dessus ? Il avait pris un risque énorme, sans doute trop gros pour que le conseil d'administration ait été consulté sur la question, et cela ouvrait alors des possibilités...
-Allez, en avant ! rugit Hagrid en agitant les chaînes pour faire entrer les monstres dans l'enclos.
Les élèves reculèrent d'un pas lorsque Hagrid attacha les créatures à la barrière devant laquelle ils étaient rassemblés.
-Ce sont des hippogriffes ! annonça Hagrid d'un ton joyeux. Magnifiques, n'est-ce pas ?
Certes, une fois passé le choc de la première rencontre avec une créature mi-cheval, mi-oiseau, on pouvait apprécier l'éclat chatoyant de leur plumage qui se transformait en pelage, chacun d'une couleur différente: gris-bleu, vert bronze, blanc rosé, marron-rouge ou noir d'encre.
-Bien, dit Hagrid en se frottant les mains, le visage rayonnant, si vous voulez bien vous approcher un peu...
Mais personne ne semblait en avoir envie.
Drago laissait de telles folies aux téméraires Gryffondor, et en effet Potter Weasley et Granger s'avancèrent en premier vers la barrière, avec néanmoins beaucoup de prudence.
-La première chose qu'il faut savoir, c'est que les hippogriffes font preuve d'une très grande fierté, dit Hagrid. Ils sont très susceptibles. Surtout, ne les insultez jamais, sinon ce sera peut-être la dernière chose que vous aurez faite dans votre vie.
Drago parlait à voix basse avec Crabbe et Goyle. Il leur annonça qu'il voyait une fenêtre de possibilité pour attirer des ennuis au garde-chasse, et leur demandait que, quoi qu'il fasse, ils le laissent faire sans intervenir. Ils semblaient avoir beaucoup de mal à comprendre où Drago voulait en venir, mais hochèrent quand-même la tête pour donner leur accord. Drago remarqua que le regard perçant de Potter était posé sur lui, mais espérait qu'il n'avait pas remarqué qu'il cherchait le meilleur moyen de provoquer un incident.
-On doit toujours attendre que l'hippogriffe fasse le premier geste, poursuivit Hagrid. C'est une créature très attachée à la politesse. Il faut s'avancer vers lui, le saluer en s'inclinant et attendre. S'il vous salue à son tour, vous avez le droit de le toucher. Sinon, je vous conseille de filer très vite parce que, croyez-moi, leurs griffes font du dégât. Alors ? Qui veut essayer le premier ?
Pour toute réponse, la plupart des élèves reculèrent encore davantage, devant eux, les hippogriffes secouaient la tête d'un air féroce en remuant leurs ailes puissantes. Ils ne semblaient pas beaucoup apprécier d'être attachés à la barrière.
-Vraiment personne ? dit Hagrid, le regard implorant.
Et bien entendu...
-Je veux bien essayer, dit Potter, qui enjamba la barrière de l'enclos.
Forcément. Potter-sans-peur.
-Bravo, Harry, rugit Hagrid. Bon, alors, voyons... c'est ça, tu n'as qu'à essayer avec Buck.
Il détacha l'une des chaînes, tira l'hippogriffe gris clair à l'écart des autres et lui enleva son collier de cuir. De l'autre côté de la barrière, les élèves retenaient leur souffle.
-Attention, maintenant, Harry, dit Hagrid à voix basse. Tu as croisé son regard, essaye de ne pas ciller... Les hippogriffes se méfient quand on cligne des yeux trop souvent... C'est ça, très bien, Harry, dit Hagrid. Maintenant, incline-toi...
Potter obéit sagement, inclinant brièvement la tête avant de se redresser. L'hippogriffe continua de le regarder d'un air hautain sans faire le moindre geste.
-Ah, dit Hagrid qui semblait contrarié. Bon... recule, maintenant. Il ne faut rien brusquer...
Mais l'hippogriffe plia soudain ses pattes de devant et s'inclina profondément.
Et voilà, Potter avait encore accompli un nouvel exploit, longue vie à Saint Potter ! se dit Drago avec ironie.
-Bravo, Harry ! s'exclama Hagrid, enchanté. Vas-y, tu peux le toucher maintenant ! Caresse-lui le bec !
Potter, qui n'en avait pas déjà assez fait apparemment, s'avança vers l'hippogriffe et tendit la main. Il lui caressa le bec à plusieurs reprises et l'animal ferma paresseusement les yeux, comme s'il y prenait plaisir.
Les élèves applaudirent à tout rompre,
mais Crabbe et Goyle paraissaient terriblement déçus, Drago savait qu'ils auraient préféré voir Potter se faire taillader à coups de griffes acérées. Lui aussi d'ailleurs.
-Parfait, Harry, dit Hagrid, je crois qu'il va te laisser monter sur son dos, maintenant ! Grimpe juste derrière les ailes, dit Hagrid, et fais bien attention de ne pas lui arracher de plume, il n'aimerait pas ça du tout...
Potter posa un pied sur l'aile de Buck et se hissa sur son dos. L'hippogriffe se releva, et :
-Allez, vas-y, rugit Hagrid en donnant une tape sur l'arrière-train de la créature.
Et soudain,
ses ailes de quatre mètres d'envergure se déployèrent et se mirent à battre. Potter eut tout juste le temps de s'accrocher au cou de l'hippogriffe avant que celui-ci s'élève dans les airs. Après être monté très haut avec son cavalier à lunettes, Buck décrivit un cercle au-dessus de l'enclos puis piqua vers le sol, et dans un choc sourd, les pattes dépareillées de l'hippogriffe se posèrent par terre.
-Beau travail, Harry ! s'exclama Hagrid, tandis que tout le monde, sauf Drago, Crabbe et Goyle, applaudissait bruyamment. Quelqu'un d'autre veut essayer ?
Enhardis par le succès
de Potter, les autres élèves pénétrèrent prudemment dans l'enclos. Hagrid détacha un par un les hippogriffes et, bientôt, tout le monde s'inclina devant les créatures avec une certaine appréhension.

Drago, suivi par Crabbe et Goyle, avait choisi Buck, déterminé qu'il n'y avait rien que Potter soit capable d'accomplir qu'il ne puisse pas faire également. L’hippogriffe s'était effectivement incliné devant Drago, qui lui caressait le bec d'un air dédaigneux. La docilité de la créature faillit le faire renoncer à mettre son idée à exécution, mais le son des applaudissements de la classe à la gloire de Potter retentissaient toujours à ses oreilles... Il s'exclama d'une voix traînante, suffisamment fort pour être sûr que le binoclard l'entende :
-C'est très facile... C'est forcément facile, si Potter y est arrivé... Je parie que tu n'es absolument pas dangereux, ajouta-t-il en s'adressant à l'hippogriffe. N'est-ce pas, espèce de grosse brute repoussante ?
Tout se passa alors en un éclair.
Comme il l'avait prévu, la griffe de l'animal fendit l'air. Même si Drago l'avait anticipée, il ne put se retenir de pousser un hurlement perçant face à la douleur qui lui déchira le bras. Une fraction de seconde plus tard, Hagrid s'efforçait à grand-peine de remettre son collier à Buck qui essayait toujours de se jeter sur Drago. Ce dernier était recroquevillé dans l'herbe et voyait une tache de sang s'élargir sur sa robe de sorcier, sous le regard des autres élèves saisis de panique.
-Je meurs ! hurla
Drago, décidé à donner le spectacle le plus dramatique possible. Regardez, je meurs ! Cette bestiole m'a tué ! En réalité la douleur était tout de même plus vive qu'il ne l'avait prévu, et cela venait faciliter son jeu d'acteur. Les larmes aux coins de ses yeux étaient presque un peu trop véridiques à son goût...
-Tu ne meurs pas du tout ! répliqua Hagrid qui était devenu livide. Aidez-moi, il faut le sortir d'ici.
Granger courut ouvrir la porte de la barrière pendant que Hagrid hissait sans peine Drago sur son épaule. La longue et profonde entaille dans son bras dégoulinait, et du sang coulait sur l'herbe lorsque Hagrid se mit à courir en direction du château. Au loin, Drago vit le reste de la classe, totalement décontenancé, suivre le mouvement en marchant. Hagrid le déposa à l'infirmerie, expliquant en deux mots ce qu'il s'était passé à Madame Pomfresh. Lorsqu'elle lui posa quelques questions, Drago dit qu'il souffrait terriblement, sans cesser de gémir jusqu'à ce que son bras fut couvert de bandages. Tout en jouant la comédie, Drago fit de son mieux pour ignorer l'humidité qu'il vit perler au coin des gros yeux sombres lorsque le garde-chasse posa un regard préoccupé sur son bras entaillé. Il le regarda s'éloigner d'une démarche incertaine, laissant vite la place à une Pansy bouleversée qui se précipita à son chevet. Drago lui dicta en quelques mots la version des faits que les Serpentard devaient répandre en son absence, exagérant largement ses souffrances pour s'assurer d'obtenir sa sympathie. Mais Pansy n'étant supportable qu'en petites doses, il finit par la congédier en réclamant un repos « plus que nécessaire », et s'installa confortablement dans les coussins de son lit d'infirmerie. Le remède de Pomfresh commençait déjà à agir, rendant la douleur dans son bras déjà largement supportable. Drago s'endormit même avec le sourire. Il allait bien s'amuser avec cette histoire, et comptait bien profiter au maximum de la situation.

 Drago ne revint en classe que le jeudi en fin de matinée pendant le cours commun de Potions qui rassemblait les élèves de Gryffondor et de Serpentard. Au yeux de tous, il voulait tirer en longueur le plus possible sa convalescence, bien qu'en vrai sa blessure soit déjà presque guérie. Il n'en garderait probablement même pas de cicatrice. Mais Drago commençait à s'ennuyer ferme à l'infirmerie, et il était hors de question de manquer une seule leçon de sa matière préférée. Excellent acteur, il pénétra d'un pas mal assuré dans le cachot où se déroulait le cours. Le bras en écharpe et couvert de bandages, il se donnait des allures de héros survivant d'une terrible bataille.
-Comment ça va, Drago ? minauda Pansy. Ça te fait très mal ?
-Oui, dit
Drago en affichant la grimace de celui qui souffre avec courage, avant de lancer un clin d'oeil à Crabbe et à Goyle dès que Pansy eut détourné la tête.
-Asseyez-vous, asseyez-vous, Malefoy, dit le professeur Rogue d'un air distrait,
sans se formaliser le moindre du monde de son retard.
Ce jour-là, ils apprenaient pour la première fois à préparer une potion de Ratatinage. Contrairement à ses habitudes, il s'installa cette fois avec son chaudron à côté de Potter et Weasley, et partagea leur table pour mélanger ses ingrédients.
-Monsieur, dit
Drago, il faudrait que quelqu'un m'aide à couper ces racines de marguerite. Je n'y arrive pas tout seul à cause de mon bras...
-Weasley, vous couperez les racines de Malefoy, dit Rogue sans même lever les yeux.
Le teint de
Weasley devint rouge brique, et cela jurait si affreusement avec ses cheveux oranges vif que Drago faillit éclater de rire.
-Il n'a rien du tout, ton bras, siffla-t-il en se tournant vers Drago, qui lui adressa un sourire narquois.
-Weasley, tu as entendu ce qu'a dit le professeur Rogue. Coupe-moi ces racines.
Weasley prit son couteau, fit glisser vers lui les racines de Drago et commença à les couper grossièrement.
-Professeur, Weasley abîme mes racines.

Oh, il allait vraiment bien s'amuser si Weasley lui facilitait déjà la tâche ainsi !
Rogue s'approcha de leur table, jeta un coup d'oeil aux racines coupées à la hâte et adressa à Weasley un sourire mauvais.
-Weasley, vous échangerez vos racines avec celles de Malefoy, dit-il.
-Mais, monsieur...
Ses propres racines
étaient elles soigneusement hachées en morceaux de taille égale.
-Vous m'avez entendu ? dit Rogue de sa voix la plus redoutable.
Le rouquin, toujours rouge de fureur, poussa ses racines impeccablement coupées vers Drago, puis il reprit le couteau.
-Monsieur, il faudrait aussi que quelqu'un m'aide à peler ma figue sèche,
continua Drago d'un ton amusé.
-Potter, vous éplucherez la figue de Malefoy, dit Rogue.
Potter prit la figue tandis que Weasley essayait de recouper convenablement les racines dont il avait hérité. Potter pela sa figue aussi vite qu'il put et la lui jeta de l'autre côté de la table, sans prononcer un mot. Cela n'allait pas suffire, se dit Drago en affichant un sourire plus goguenard que jamais, il comptait bien les pousser un peu plus à bout.
-Vous avez vu votre copain Hagrid, ces temps-ci ? demanda-t-il à voix basse.
-Ça ne te regarde pas, répliqua sèchement
Weasley sans lever les yeux.
-J'ai bien peur qu'il n'ait pas beaucoup d'avenir comme professeur, dit
Drago d'un ton faussement désolé. Mon père n'est pas très content de ce qui m'est arrivé...
-Continue comme ça, Malefoy, et il va vraiment t'arriver quelque chose, gronda
le roux. Il fallait arriver à faire réagir Potter également... Weasley s'emportait plus facilement, mais le binoclard restait la cible préférée de Drago.
-Il a protesté auprès du conseil d'administration. Et aussi auprès du ministère de la Magie. Mon père a beaucoup d'influence, comme tu sais. Et avec la blessure que j'ai reçue... rajouta-t-il en soupirant, qui sait si je retrouverai jamais l'usage de mon bras ? En vérité, Drago avait rassuré ses parents sur la gravité de sa blessure, ne voulant pas que Narcissa se fasse un sang d'encre, mais avait indiqué en post-scriptum à son père que, s'il le souhaitait, il pourrait faire remonter cette histoire loin puisque Drago jouerait suffisamment la comédie pour cela. La réponse approbatrice de Lucius, saluant l'ingéniosité de cette stratégie, lui avait collé un sourire rayonnant sur le visage qu'il enfin réussi à dissimuler en restant à l'infirmerie plus longtemps que nécessaire.
-Alors, c'est pour ça que tu fais toute cette comédie, dit Potter. Sa main tremblante de colère le fit décapiter par mégarde une chenille morte. Pour essayer de faire renvoyer Hagrid ?
-En partie, Potter, répondit
Drago en baissant la voix. Mais il y a aussi d'autres avantages. Tiens, Weasley, coupe donc ma chenille pour moi.
-Hé, Harry, dit Seamus Finnigan, tu as entendu ? Dans La Gazette du sorcier de ce matin, ils disent qu'on a repéré Sirius Black.
-Où ça ? demandèrent
Potter et Weasley d'une même voix. De l'autre côté de la table, Drago écoutait attentivement.
Pas très loin d'ici, dit
l'irlandais, l'air surexcité. C'est une Moldue qui l'a vu. Bien sûr, elle n'a pas très bien compris ce qui se passe. Les Moldus pensent qu'il s'agit d'un criminel ordinaire. Alors, elle a téléphoné au numéro vert et quand les gens du ministère sont arrivés, il était déjà parti.
-Pas très loin d'ici, répéta
Weasley en jetant à Potter un regard éloquent. Drago les observait toujours lorsque Potter se retourna vers lui.
-Qu'est-ce qu'il y a ? Tu veux que je t'épluche autre chose ?
-Tu veux essayer d'attraper Black à toi tout seul, Potter ?
-Exactement, répondit
Potter d'un ton dégagé.
Les lèvres minces de
Drago s'étirèrent en un sourire mauvais.
-Si j'étais à ta place, dit-il à voix basse, j'aurais déjà tenté quelque chose. Je ne resterais pas à l'école comme un gentil garçon, je sortirais d'ici pour aller le chercher.
Cette phrase destinée à le provoquer avait pourtant des accents de vérité. Drago aurait sans doute eu envie de faire beaucoup de mal à quelqu'un qui aurait trahi sa famille ainsi.
-Qu'est-ce que tu racontes, Malefoy ? dit Weasley d'un ton brusque.
-Tu ne sais donc pas, Potter ? chuchota
Drago en clignant ses yeux pâles.
-Je ne sais pas quoi ?
Drago laissa échapper un petit ricanement. Comme toujours le balafré était mal informé. Autant le provoquer encore un peu, même si de toute évident il ne savait rien. Ils étaient comme à leur première rencontre chez Madame Guipure, où Drago possédait largement plus d'informations que Potter. Mais Drago comptait bien laisser Potter dans son ignorance cette fois. Ce ne serait pas lui qui lui apprendrait quoi que ce soit sur la trahison de son parrain.
-Tu préfères sans doute ne pas risquer ta peau et laisser les Détraqueurs faire le travail ? dit-il. Mais si j'étais toi, je me vengerais. J'essaierais de le retrouver moi-même.
-De quoi tu parles ? dit
Potter avec colère. Mais au même moment, Rogue lança:
-Vous devriez avoir fini de mélanger vos ingrédients, maintenant. Il faut laisser la potion chauffer longtemps avant de la boire. Laissez-la infuser, ensuite nous essaierons celle de Londubat...
Crabbe et Goyle éclatèrent de rire en regardant
le joufflu remuer fébrilement sa potion.
-Venez tous voir ce qui va arriver au crapaud de Londubat, dit Rogue, les yeux étincelants. S'il a réussi à fabriquer une potion de Ratatinage, le crapaud va rapetisser jusqu'à redevenir un têtard. Mais si, comme je m'y attends, il a commis une erreur, l'animal sera empoisonné.
Drago se désintéressa alors de Potter et Weasley pour aller rejoindre le groupe des Serpentard très excités. Rogue prit Trevor le crapaud dans sa main gauche, plongea une petite louche dans la potion qui était devenue verte et en fit couler quelques gouttes dans la gueule du crapaud.
Il y eut un moment de silence, puis un petit bruit sec. Trevor s'était transformé en un têtard qui frétillait dans la paume de Rogue.
Les Gryffondor applaudirent à tout rompre. Rogue, visiblement contrarié, tira de sa poche un flacon et fit couler quelques gouttes de son contenu sur Trevor qui reprit aussitôt sa forme de crapaud adulte.
-J'enlève cinq points à Gryffondor, dit Rogue, effaçant d'un coup les sourires de
Potter et de ses camarades. Je vous avais interdit de l'aider, Miss Granger. Le cours est terminé.

Drago quitta le cachot en sautillant presque de joie, appréciant plus que jamais l'injustice dont son directeur de maison faisait constamment preuve envers les Gryffondor.

 
 
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